Conte de Noël
Merci à toi Grimour
Quelle bonne surprise, en rangeant mes armoires, je viens de tomber sur mon vieux cahier de français :« textes ».
En secondaire, nous avions un super professeur. Un des travaux classiques : lire un livre et puis en écrire un nouveau chapitre dans l’esprit de l’auteur. Comme ce chapitre est d’actualité et qu’il parle de chiens, je ne résiste pas à vous le faire lire. J’avais obtenu une très bonne note et à relire, je l’ai trouvé pas mal. Voici le travail :
Aujourd’hui, je vais vous plonger dans l’univers fantastique de Cliford Simak. Dans « Demain les chiens », il a imaginé un monde où les chiens, via une manipulation génétique, sont devenus capables de parler.
Le Dr Webster, le chercheur qui leur a donné la parole, a mis au point des robots intelligents pour combler le manquent de dextérité des chiens et les aider à évoluer.
Or un jour, les hommes ont découvert une planète paradisiaque et la majorité de la population s’est exilée laissant la planète à une poignée de marginaux et …aux chiens.
L’espèce humaine a fini par s’éteindre mais les chiens racontent encore des légendes où les hommes sont devenus des « websters » et auxquelles seuls les jeunes chiots croient encore…
Conte de Noël
Nous sommes tous réunis autour de la cheminée qui crépite et comme chaque année, Ninia, la plus vieille d’entre nous prend la parole pour nous raconter la légende de Noël.
Fidji, un chiot impatient n’arrive pas à tenir en place :
- « Allez Ninia, dis-nous, raconte l’histoire, moi, je ne m’en souviens plus »
Ninia ménage ses effets, elle détaille tout le monde et quand enfin tous se taisent, tournés vers elle, suspendus à ses babines, elle commence :
- « C’était il y a bien longtemps, un temps où les websters vivaient encore parmi nous. Mais il n’y en avait plus beaucoup et certains chiens, déjà, n’en avaient jamais rencontré »
- « Moi non plus, j’en ai jamais vu ! Ils sont où, dis Ninia ? »
- « Chut Fidji, laisse Ninia raconter, on t’expliquera après. Les Websters, ils sont partis un jour et personne ne sait où. Mais peut-être qu’il y en a encore caché quelque part dans le monde… »
- « Chut, chut » « Allons taisez-vous »
Le calme revient et Ninia reprend :
- « Avenir venait d’avoir une portée de chiots et la webster Sarah la caressait tendrement au coin du feu. « Avenir, lui dit-elle, le temps est venu pour les derniers websters de vous laisser à votre destin ». Le sang d’Avenir ne fit qu’un tour "Oh! , Maîtresse, vous n’allez pas me laisser ? Comment vivrais-je sans vous ? »
- «Il est temps, ma belle. Les hommes ont vécu trop de siècles en maîtres et ils n’ont pas trop réussi la partie… quel gâchis ils vous laissent ! Demain, c’est Noël et les derniers d’entre nous partiront eux-aussi. Les chiens n’ont plus besoin des humains maintenant. Si nous restons, nous vous empêcherons de créer votre civilisation. Nous ne sommes plus vos maîtres. Et si nous ne partons pas, ni vous, ni nous, ne pourrons le comprendre. Regarde, toi, tu m’appelle toujours maîtresse… »
- « Mais, est-ce que ça vous gêne ? Comment pourrais-je vous appeler ? Je vous aime, maîtresse et j’ai besoin de vous » « Comprend, Avenir, que partir est un cadeau que nous vous faisons mais comme c’est Noël, nous ne partirons pas sans vous laisser l’esprit de Noël en cadeau. C’est une vieille tradition humaine, peut-être la seule qui soit vraiment bonne »
Et ce jour-là, tous les webster qui restaient sur la terre se réunirent et s’enfermèrent dans des blocs de pierre qu’ils appelaient maison et qui ressemblaient un peu à nos niches et tanières. Les websters firent beaucoup de bruit et travaillèrent toute la nuit. Le lendemain, ils se réunirent dans la prairie et appelèrent les chiens. Tous ensemble, ils firent une grande fête qui dura jusque tard dans la nuit.
Puis les chiens s’endormirent et quand ils se réveillèrent au matin, tous les websters étaient partis. Les chiens étaient très tristes et ils pleurèrent car ils avaient été abandonnés. Mais Avenir vint et dit ce que Sarah avait expliqué : « Aujourd’hui, les websters nous ont donné la planète Terre, dans un grand feu, ils ont brûlé nos laisses et nos colliers. Aujourd’hui, mes amis ; nous sommes libres et nous devons nous montrer digne de cette liberté.
Chaque année, nous fêterons cette liberté en faisant de grands feux et en chantant. Cette fête s’appellera Noël comme l’appelait les humains. » Alors, les chiens se consolèrent et décidèrent de créer notre civilisation de paix et de tranquillité. Et la Terre année après année devint de plus en plus belle et la vie de plus en plus douce pour tous les êtres vivants. Voilà comment est né Noël »
- « Mais pourquoi on reçoit des gâteaux et des jouets au pied des restes du grand feu quand on se réveille le matin de Noël ? »
- « Tu vois, Fidji, ça, c’est le miracle » « Tous les Noëls, Sarah Webster, revient gâter les chiots sages en leur offrant des cadeaux. Elle vient du ciel et passe chez chacun d’eux, n’en oubliant aucun »
- « Comment peut-elle faire ça ? Tous les chiots du monde en une seule nuit ? C’est impossible ! Et puis, elle doit être très vieille maintenant, elle devrait être au pays des étoiles, d’où on ne revient jamais ! »
- « Elle, elle peut ! C’est ça le miracle. Alors, soit bien sage, Fidji, pour que Sarah Webster passe dans ton panier. »
Ainsi finit l’histoire, il est temps d’aller dormir, les chiens regagnent leur couche un à un.
En repartant vers son panier, Fidji s’adresse à un chiot de quelques mois son aîné :
- « T’y crois, toi, à cette histoire de Sarah Webster ? »
- « Bien sûr que non, tout ça, c’est des histoires pour qu’on soit sage. Sarah Webster, ce sont les parents. Les websters, c’est un conte pour chiots, ils n’ont jamais existé »
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